• 2. SOS ENFANTS...

    SOS ENFANTS...


     

    2. SOS UNESCO


    Cette fenêtre-là, porte l'aurais voulue ! ouverte à deux battants sur de vastes maisons sans verrous ni volets et d'où, malgré l'hiver, fredonne la lumière. Mais - "cesse de rêver !" - elle était tout, sauf porte ! Pas même soupirail.

    Eclaboussée de honte, elle avait l'impudeur d'un judas de cachot d'où l'on peut épier sans être concerné. Toute noire, étriquée, elle offrait en pâture aux violeurs d'innoncence et aux voleurs de pain, des enfants par millions qui, piètrement drapés de ternes couvertures, se tenaient par la main, les yeux tendus vers moi.

    Leurs prénoms Michaël, Bianca, Etienne ou Beth, bouillonnaient dans mes veines en torrent de révolte. Ils venaient des enfers où la guerre assassine, où la misère étouffe, où l'étranger déflore.
    Sans abri ni paillasse, ils dormaient au hasard : dans la rue, sous des porches, au puant des ordures.
    Pour survivre ils mendiaient, chapardaient ou vendaient jusqu'à leur dignité.
    Leurs parents nourriciers ? Tués par ceux d'en face ou bien trop démunis, soûls du soir au matin, bref... allez donc savoir !?

    D'un seul coup j'ai revu ce camion renversé au bord de la grand'route de mon pays nanti, vomissant sur béton son trop-plein d'occident : canards, poulets et dindes, lapins frais tout farcis...
    ... "Ne les ramassez plus ! C'est pas votre boulot ! Ils sont tout jus-
         te bons pour l'incinérateur !"
     

    Notre Père à chacun

    Pardonnez aujourd'hui
    Notre pain de ce jour,
    Calciné dans le four
    De nos dédains d'autrui.

    Pardonnez-nous l'offense
    De nos obésités,
    Alors qu'à nos côtés
    Se meurt la tiers-enfance.

    Pardonnez-nous d'attendre
    Des surplus... légitimes,
    Sans pleurer les victimes
    Que notre luxe engendre.

    Et surtout puissiez-Vous

    Nous délivrer du mal
    D'un "regret" rituel...
    Gratifiant Noël
    D'un banquet magistral.
     

    Amen - Ainsi soit-il.

    Marie-Claude Pellerin




    Vous dites : 

    C'est fatiguant de fréquenter les enfants. 
    Vous avez raison. 
    Vous ajoutez : parce qu'il faut se mettre à leur niveau, 
    se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit. 
    Là, vous avez tort. 
    Ce n'est pas cela qui fatigue le plus. 
    C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever 
    jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. 
    De s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds. 
    Pour ne pas les blesser. 

    Janusz Korczak dans "Quand je reviendrai petit"



     





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  • Commentaires

    1
    tsol66
    Jeudi 22 Décembre 2011 à 12:17

    wouah...à travers tes mots, je les vois ces enfants...au regard tendu vers moi...et du coup tes mots me dérangent, moi la nanti, l'occidental gavée de dinde, de foi gras à la pelle...tes mots dérangent et c'est bien...mais...est-ce que je vais pour autant renoncer à la dinde farciepar mon beau-père ou du foi gras en terrine parfumé au pruneaux de ma maman, qu'elle s'est appliquée à faire "elle-même" pour ses entants.....?

     

    val

    2
    tsol66
    Jeudi 22 Décembre 2011 à 12:17

    gavée de foie !  Merveilleux lapsus !!!!!!

    3
    Modotre Profil de Modotre
    Jeudi 22 Décembre 2011 à 12:30

    Ben... oui, je pense que tu peux...
    Quand j'ai écrit ce texte, j'en ai parlé autour de moi et me suis entendue dire :
    "De toutes façons, même si tu envoyais tout le foie gras et toutes les dindes du monde à "ceux qui n'en ont pas", ce serait peine perdue : ils ne leur parviendront JAMAIS mais seraient interceptés au passage par ceux qui tartinent leur pain (arraché de la bouche des petits) avec des tonnes de caviar...

    Du coup, comme le chante Barbara, même impuissante, "je reste et resterai en colère"... infiniment ! 

    4
    Mardi 27 Décembre 2011 à 14:28

    Ave+Maria merci, chère cousine, c'est Chouquette qui écrit, et le pseudo était déjà pris. Tu es merveilleuse dans ta recherche et tu tiens à ce que nous faisions place aux tout-petits, aux plus pauvres,


    en tant que Soeur mineur, de St-François,


    Jésus me donne des Soeurs et des consoeurs, qui ont leurs pauvretés parfois lancinantes, et tous ceux qui viennent à la porte de notre couvent et dans notre groupe prier-internet,


    merci de tout coeur,


    Sr Rose-Marie, Chouquette



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