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Par Modotre le 31 Août 2012 à 11:04
Envoûté qu'il était
Par la mouvante aura
D'un astre artificiel,
Il en avait perdu
Jusqu'à l'ordre du temps,
Jusqu'à l'ordre des roses
Écloses à la bonne heure.Pour lui, hormis l'Amour,
Rien ne comptait vraiment.
Jadis et quelques fois
Il l'avait exhibé,
Son coeur neuf et immense.
Mais c'était en hiver,
Fatalement... toujours.
Ou bien curieusement,
Même au gai du printemps,
Le sien laissait de glace
Les autres coeurs en fleurs.Las de le trimbaler,
Son coeur-épouvantail,
Aux coins froids de sa vie,
Il le planta un soir
Dans le champ lumineux
D'un lanterneau magique
Dont le reflet peignait
- Hasard ou maléfice ? -
Un papillon Vulcain
Aux ailes vermillon.Tandis qu'il savourait
L'instant d'avant demain
Où ses jours ne seraient
Plus jamais des hivers,
L'explosion magistrale
De son coeur surchauffé
De caresses brûlantes,
Travestit sa quiétude
En horreur infernale :Foetus inachevés
D'amours non consommées...
Bourgeons embryonnaires
De joies tôt avortées...
Tendresses amputées
D'indomptables élans...
Mots tronqués à leur base
D'interdites syllabes...
Tout ! fut catapulté
Sous la violence extrême
D'une éclosion précoce.Charriant dans son flux
Ces passions mutilées,
Une lave aigre-douce
- Mi-sève mi-venin -
Sulfatait son visage
De giclures acides,
Avant que de couler
En filets symétriques
Juste à fleur de sa peau,
Brossant d'un coup de maître
Un arc-en-chair étrange,
Orangé d'une part
Et calciné de l'autre.Tâtonnant d'une main
- Puisque l'autre il l'avait,
Pare-éclats de fortune
Agrippée à ses yeux -
Il cherchait pour s'enfuir
Le chemin le plus court
Dont aucun fil d'Ariane
N'indiquait le parcours.La suite... on la devine !
À quoi bon la narrer ?S'il est mort étouffé
Le nez sous les lambeaux
De sa vaine chimère,
C'est qu'à l'instant précis
Où il allait franchir
Le seuil de ce charnier,
Son pied droite... un peu gauche...
Sur la rouge épluchure
De son coeur déchiré
a
- Ultime maladresse ! -
Dérapé forcément...... Mais ! Ne larmoyez pas ! ...
Un de ces soirs sans lune,
Fantôme exorcisé
Il viendra jusqu'à vous :
À reculons, bien sûr !
Car, s'il n'a plus bon coeur,
Il a toujours bon dos...... Et dès lors vous pourrez
N'aimer que son verso ! ...Marie-Claude Pellerin
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