Ça y’est ! Depuis un mois nous y sommes, dans cette année nouvelle où  gérants et vendeurs des centres commerciaux ne se fient décidément pas aux mêmes agendas que les nôtres ! Tenez, jeudi dernier : j’ai vu de pâles fraises à prix exorbitant faire la nique aux oranges, alors que près des caisses, devançant Carnaval, déguisements et masques exhibaient leurs grimaces à deux pas de… Noël !

... Noël et sa tendresse… Noël et ses étoiles exilées, bazardées et bradées au gris rayon des soldes ! Un peu comme s’il fallait, pour être dans la course, ne pas s’y attarder, ne plus se réchauffer à leur douce lumière, mais remplacer leur charme par des têtes de mort qui, masquant nos visages bien avant les Brandons effrayeront – dit-on – le froid bonhomme hiver mais… pas seulement…

… Et si je connais, moi (moins bien que ses parents réveillés par ses pleurs), un pétillant bonhomme dont les têtes de mort imprimées sur les voiles de son vaisseau-pirate, grimpent à l’abordage de ses rêves d’enfant devenus cauchemars depuis qu’il l’a reçu, au jour de ses quatre ans…

… sûre qu’imitant son geste et pour vaincre ma frousse de gosse aux cheveux blancs face aux têtes de mort…

… sûre que, comme Milo, presto je troquerai mon vaisseau de pirates pour une quiète maison ressemblant – oui ! sans doute ! - à cette claire Étable où, avant-hier encore nous souriait l’Enfant se jouant des saisons pour nous redonner Vie au verso de la mort… à deux pas de nos peurs et de nos cauchemars… toujours ! Infiniment !

Marie-Claude Pellerin - 28 janvier 2013