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    ET C'EST UN SOIR, ET C'EST UN MATIN...

      

    Et c'est un soir, et c'est un matin...
    ... ou : quand la symbolique rejoint le terre-à-terre

     

    « Pff ! Satané réveil ! Dans mon tohu-bohu, juste envie de dormir pour inverser le cours des tourments qui m’accablent, me triturent et m’aspirent en peste obscurité puant la fin du monde en dépit de l’aurore de ce plombant matin ! »

    À peu de choses près, ne sont-ce pas ces mots que nous crions au ciel, lorsque la coupe est pleine de mille adversités pilonnant nos journées et suivant, bien des fois, cette fatale loi appelée « des séries » : après l’aisance la dèche, après le début la fin, après la lumière la nuit, après le matin le soir !

    Et si nous nous trompions ! Si cet Hôte insolite du ciel par Lui créé inversait, à dessein, notre notion du temps en bousculant son ordre :

    « En un commencement » –  le nôtre, lorsque nous transplantons ces mots de la Genèse au jardin malmené de notre… « fin du monde » !

    « En un commencement, la terre est tohu-et-bohu, une ténèbre à la surface de l’abîme… Alors Dieu dit : « Qu’une lumière soit ! » Et c’est une lumière. Dieu voit la lumière : quel bien !… Et c’est un soir, et c’est un matin. »

    Du coup ça change tout ! Au diable nos réveils annonçant, au matin, un début de journée où, pour donner le change, nous maquillons nos lèvres en forme de sourire mais…

    … en terre de Genèse qui est aussi la nôtre et où, sur notre abîme, plane le Souffle de Dieu, pèlerins fatigués nous pouvons nous poser en début de journée commençant par le soir, pour entendre Ses mots déchirer nos ténèbres : « Qu’une lumière soit ! » Quel bien !...

    … et c’est un soir, et c’est un matin. 
       Toujours. Infiniment.

    Marie-Claude Pellerin - 7 octobre 2013


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