• PRINTEMPS D’ÉVANGILE

     

    "Depuis plus de quatre mille ans
    Nous le promettaient les prophètes

    Depuis plus de quatre mille ans
    Nous attendions cet heureux temps."

     

    J’ai l’air comme ça d’être en avance avec un extrait de ce chant qui tournicote dans ma tête depuis bien des lunes déjà. Trop en avance sur l’Avent annoncé pour le 3 décembre, et cependant bien en retard  sur le mercantile agenda de nos grands centres commerciaux où, depuis mi-octobre tapant, nous le promettent leurs « pros-fête »… entendons par là les professionnels de la fête ! Ceux qui, marchands habiles, nous conditionnent à nous hâter d’acheter tel ou tel article au stock soit-disant limité ! Dès lors, à l’arraché, attente se muant en « hâte-ente » pour que ne filent sous nos nez les calendriers Playmobil, Lego, Barbie ou pire… Stars Wars, dont les multiples figurines feront patienter nos bambins jusqu’à l’époustouflant cadeau déposé par le Père Noël sous le sapin illuminé et décoré des boules rondes qu’en hâte nous aurons sauvées d’un étalage presque vide et… « Ouf ! C’était moins une ! ». Avant l’Avent nous serons prêts pour un après plein de présents emballés et enrubannés !!!

    Or voilà qu’au milieu du stress, lorsqu’épuisés nous nous « pausons » et aspirons à autre chose en tournant nos yeux vers le Ciel… Or voilà que sans grand tapage, un Souffle léger Se faufile pour avec nous tourner les pages d’un calendrier dessinant sous nos pas un chemin d’Avent. Avent sans précipitation, tel une lente germination se prolongeant, du fond des siècles, jusqu’en l’ici et maintenant de nos espérances humaines. Et si ceux dont parle le chant ont attendu quatre mille ans pour vivre enfin cet heureux temps, sans doute n’est-ce pas trop grave si nous sommes un peu en avance !

    Car, pour oser croire aujourd’hui que ce nouveau-né vulnérable emmailloté dans une crèche soit Dieu Lui-même nous rejoignant sur notre sablonneuse terre, il nous faudrait – du moins pour moi – plus qu’un Avent : toute une vie ! Une vie truffée de surprises à commencer par la plus proche : celle de l’Enfant un brin espiègle faisant que Noël en hiver soit le printemps de l’Evangile !

    Marie-Claude Pellerin - 17 novembre 2017


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